Antisémitisme

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Définition

L'antisémitisme est une forme de racisme, basé sur la discrimination, des préjugés ou de l'hostilité envers les Juifs. L'antisémitisme peut prendre différentes formes, allant des attitudes négatives et des stéréotypes jusqu'à des actes de discrimination, de violence ou de persécution.

Les origines de l'antisémitisme remontent à des périodes anciennes, mais il a atteint des proportions extrêmes et tragiques pendant l'Holocauste, lorsque six millions de Juifs ont été systématiquement exterminés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet événement historique a profondément marqué la conscience mondiale et souligne l'importance de lutter contre l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination.

Les messages antisémites peuvent prendre diverses formes, allant des stéréotypes négatifs aux théories du complot. Certains des messages antisémites couramment diffusés incluent :

  1. Stéréotypes négatifs : Diffuser des stéréotypes négatifs sur les Juifs en général, tels que les accusations de cupidité, d'avidité financière ou de contrôle des médias.
  2. Théories du complot : Propagation de théories du complot qui impliquent souvent une prétendue domination juive mondiale, le contrôle de l'économie mondiale ou des institutions politiques, par exemple, le Protocole des Sages de Sion[1].
  3. Négation de l'Holocauste : Nier délibérément ou minimiser l'Holocauste, l'événement tragique pendant lequel six millions de Juifs ont été systématiquement exterminés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
  4. Diffamation religieuse : Propager des mensonges ou des fausses informations sur la religion juive ou déformer délibérément les enseignements juifs.
  5. Incitation à la haine : Encourager la haine, la violence ou la discrimination envers les personnes juives en raison de leur appartenance religieuse ou ethnique.

Il est essentiel de promouvoir la compréhension mutuelle, le respect des droits de l'homme et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Les sociétés progressent lorsque la diversité est célébrée, et il est important de rejeter activement toute forme de préjugé ou d'intolérance.

Différences entre antisémitisme et antisionisme

L'antisémitisme et l'antisionisme sont deux concepts différents, mais ils sont souvent confondus.

L'antisémitisme est une forme de racisme, qui se traduit par des attitudes de discrimination ou de haine à l'égard des Juifs, en tant que groupe ethnique ou religieux.

L'antisionisme[2] est l'opposition au sionisme et plus généralement à l'existence de l'État d'Israël. Il peut être motivé par des raisons politiques, religieuses ou idéologiques. Les antisionistes peuvent considérer que l'État d'Israël est un État colonial ou impérialiste, ou qu'il ne représente pas les intérêts de tous les Juifs.

Le sionisme est né comme un mouvement politique en Europe à la fin du XIXe siècle ; il cherchait à développer une nation juive sur le territoire connu sous le nom de Palestine - également connu par les Juifs sous le nom de l'ancienne Terre d'Israël. Les Nations unies ont recommandé de diviser la Palestine en un État juif et un État arabe et, en 1948, l'État d'Israël a été proclamé. Cependant, de nombreux Arabes vivant en Palestine et dans les régions avoisinantes se sont opposés à la création d'Israël, la considérant comme un déni de leurs droits. Aujourd'hui, ceux qui s'identifient au mouvement sioniste croient en la protection et au développement d'Israël en tant que nation juive. Il existe des variantes du sionisme - par exemple, certains sionistes pensent qu'Israël a un droit sur certaines zones situées au-delà de son territoire. D'autres sionistes ne sont pas d'accord. La grande majorité des Juifs sont sionistes, bien qu'une petite minorité s'oppose au sionisme, pour des raisons religieuses ou politiques. Les non-Juifs peuvent également être sionistes.

Certaines positions antisionistes peuvent être alimentées par de l'antisémtisme, comme c'était le cas dans l'ancienne Charte du Hamas[3]. II y a donc parfois conjonction entre antisémitisme et antisionisme. En effet, les antisémites peuvent considérer que l'existence d'un État juif est une menace pour leur propre identité ou leur propre sécurité.

Cependant, il est possible d'être antisioniste sans être antisémite. Par exemple, une personne peut être opposée à l'occupation israélienne des territoires palestiniens sans pour autant haïr les Juifs. Certains sionistes critiquent les politiques du gouvernement israélien, telles que l'occupation de la Cisjordanie, le tracé de la barrière de séparation (qu'Israël construit à l'intérieur et autour de la Cisjordanie et qui, selon lui, sert à assurer la sécurité contre les attaquants palestiniens, bien que les partisans palestiniens la considèrent comme un moyen d'accaparer des terres) et la construction de colonies.

Le gouvernement israélien et les mouvements qui le soutiennent ont régulièrement accusé d'antisionisme toute critique de la politique israélienne. Ce fut le cas notamment lors des rapports produits par la plupart des organisations de défense des droits humains[4][5][6], tant internationales qu'israéliennes ou palestiniennes, et mettant en évidence la politique d'apartheid du gouvernement israélien[7]. Ainsi, l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste affirme que certaines affirmations et accusations à l'égard d'Israël constituent de l'antisémitisme. Cependant, les critiques émises par la plupart de ces organisations ne remettent pas en question le sionisme, ni même la décision d'Israël de se définir comme un « État juif »[8].

Préjugés

Passons en revue les préjugés les plus souvent évoqués.

Dans mon pays, les Juifs forment une communauté fermée.

Les Juifs sont une population diversifiée, avec des origines, des croyances et des pratiques différentes. Ils vivent dans tous les pays du monde, et ils sont généralement bien intégrés à la société dans laquelle ils vivent. Il est important de noter que leurs comportements et leurs expériences ne sont pas homogènes et varient considérablement en fonction de leur pays d’origine, de leur niveau d’éducation, de leur statut socio-économique et de nombreux autres facteurs. Les généralisations basées sur l'origine ethnique ou religieuse, bien que fréquentes, sont injustes et ne reflètent pas la réalité.

Les Juifs contrôlent la finance mondiale et s'en servent à leur usage exclusif.

L'idée selon laquelle un groupe ethnique ou religieux contrôle la finance mondiale est fausse et basée sur des préjugés. Ce mythe est souvent basé sur le fait que certains Juifs ont réussi dans le secteur financier. Cependant, ce succès est dû à un certain nombre de facteurs comme la réussite scolaire, l'esprit d'entreprise et une volonté de travail acharné mais n'est en rien le résultat d'un complot secret ou d'une conspiration.

En réalité, les Juifs sont une population minoritaire dans le monde, et ils ne représentent qu'une petite fraction de la population active dans le secteur financier. Cette assertion néglige le fait que la diversité est une caractéristique clé de toute communauté, y compris la communauté juive. Il existe des Juifs engagés dans une variété de professions et de secteurs, tout comme dans n'importe quelle autre communauté.

Les Juifs sont riches et cupides.

La richesse n'est pas déterminée par l'appartenance à un groupe particulier, et il existe une grande diversité économique parmi les individus juifs. Le succès financier de certains ne doit et ne peut pas être généralisé à l'ensemble de la communauté. Les réussites individuelles sont le résultat d'une combinaison complexe de facteurs personnels et socio-économiques.

L'origine de cette affirmation complotiste remonte peut-être au Moyen-Âge. L’Église catholique romaine interdisait alors aux chrétiens de pratiquer l’usure, c’est-à-dire de prêter de l’argent à intérêt. Les Juifs, qui n’étaient pas soumis à cette interdiction, ont donc commencé à prêter de l’argent aux chrétiens. La position de l’Église catholique et les règles de la finance mondiale ont bien changés depuis et ne se raccrochent à cette histoire que ceux à qui elle convient bien pour justifier leur antisémitisme.

Les Juifs ont une loyauté partagée entre leur pays d'origine ou de résidence et Israël.

Les Juifs ont des origines, des croyances, des valeurs et des opinions variées. Il est inapproprié de faire des généralisations sur l'ensemble d'un groupe en se basant sur l'appartenance religieuse ou ethnique. Comme tous les citoyens, ils ont une loyauté envers leur pays de résidence et sont souvent profondément engagés dans les communautés où ils vivent.

La critique des politiques gouvernementales, qu'il s'agisse d'Israël ou de tout autre pays, est une composante normale du débat démocratique et ne doit pas être confondue avec des questions de loyauté nationale. De nombreux Juifs peuvent avoir des opinions diverses sur les questions politiques, y compris celles liées à Israël.

  1. Les Protocoles des Sages de Sion, en russe : Протоколы сионских мудрецов ou Сионские протоколы, est un texte inventé de toutes pièces par la police secrète du tsar et publié pour la première fois en Russie en 1903,. Ce faux se présente comme un plan de conquête du monde établi par les Juifs et les francs-maçons. Traduit en plusieurs langues et diffusé à l'échelle internationale dès sa parution, il devient un best-seller.
  2. https://www.bbc.com/afrique/articles/c2x85l5m7r8o
  3. Gilles Paris, « https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2001/12/28/depuis-la-charte-de-1987-le-hamas-a-module-ses-positions-au-gre-des-circonstances_256338_3218.html», sur Le Monde, 28 décembre 2001.
  4. https://www.hrw.org/report/2021/04/27/threshold-crossed/israeli-authorities-and-crimes-apartheid-and-persecution
  5. https://www.amnesty.be/campagne/apartheid-israelien/israel-palestine-apartheid
  6. https://www.btselem.org/topic/apartheid
  7. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/02/01/amnesty-denonce-un-systeme-d-apartheid-en-israel_6111826_3210.html
  8. Le 19 juillet 2018, le Parlement israélien a adopté une loi proclamant Israël comme « État-nation du peuple juif », avec l'hébreu comme seule langue officielle et Jérusalem unifiée comme capitale.