« Réfugiés et Migrants: questions principales & préjugés » : différence entre les versions

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En  2014, l’accueil des réfugiés (Fedasil) pesait 300 millions. Soit 0,15% des dépenses totales de l’administration belge.
En  2014, l’accueil des réfugiés (Fedasil) pesait 300 millions. Soit 0,15% des dépenses totales de l’administration belge.
Selon diverses études, le coût de l’immigration serait nul, voire légèrement positif. Les migrants injectent de l’argent dans notre économie. Selon une étude allemande, citée par la Cimade [1], un migrant apporte en moyenne tout au long de sa vie une contribution nette de 50.000 € aux finances du pays qui l’accueille. En outre, le recours à l’immigration de travail deviendra de plus en plus nécessaire avec le vieillissement de la population et notre démographie trop faible.\nN’oublions pas que les tentatives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migratoires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit 700 millions d’€) ont été consacrés aux procédures d’asile.\n\nD’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration “rapporterait” en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu par an .\n\nUn tout récent rapport de la Banque Nationale Belge annonce que les surcoûts occasionnés par l’accueil des réfugiés dans notre pays seront amortis en 2020. La BNB estime même qu’à partir de cette date, « la vague migratoire va générer 0,1% de croissance supplémentaire ». La Banque rappelle qu’il n’y a que deux demandeurs d’asile par dix mille habitants en Belgique et que le nombre de demandeurs d’asile accueillis en 2015 (35.000) reste toujours inférieur à celui de l’année 2000 (42.700) quand les pays européens avaient dû accueillir les réfugiés du Kosovo.
Selon diverses études, le coût de l’immigration serait nul, voire légèrement positif. Les migrants injectent de l’argent dans notre économie. Selon une étude allemande, citée par la Cimade [1], un migrant apporte en moyenne tout au long de sa vie une contribution nette de 50.000 € aux finances du pays qui l’accueille. En outre, le recours à l’immigration de travail deviendra de plus en plus nécessaire avec le vieillissement de la population et notre démographie trop faible.\nN’oublions pas que les tentatives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migratoires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit 700 millions d’€) ont été consacrés aux procédures d’asile.\n\nD’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration “rapporterait” en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu par an .\n\nUn tout récent rapport de la Banque Nationale Belge annonce que les surcoûts occasionnés par l’accueil des réfugiés dans notre pays seront amortis en 2020. La BNB estime même qu’à partir de cette date, « la vague migratoire va générer 0,1% de croissance supplémentaire ». La Banque rappelle qu’il n’y a que deux demandeurs d’asile par dix mille habitants en Belgique et que le nombre de demandeurs d’asile accueillis en 2015 (35.000) reste toujours inférieur à celui de l’année 2000 (42.700) quand les pays européens avaient dû accueillir les réfugiés du Kosovo.
===“Il faut prévoir un statut spécial pour les réfugiés”Faux===
Créer un « statut spécial » pour les réfugiés serait illégal : la Convention de Genève prévoit explicitement que les réfugiés doivent se voir accorder « le même traitement en matière d’assistance et de secours publics [que les] nationaux ». C’est ainsi qu’en Belgique, ils ont droit au revenu d’intégration du CPAS. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ont les mêmes droits qu’un Belge qui a cotisé toute sa vie, comme le droit au chômage.
Autre proposition que l’on entend parfois, celle de limiter dans le temps le droit au séjour octroyé aux réfugiés. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, le statut de réfugié – contrairement au statut de protection subsidiaire – donne droit à un séjour illimité en Belgique. En théorie, la limitation dans le temps du droit au séjour des réfugiés est permise par le droit européen. Mais on peut se demander quel intérêt cette mesure aurait, sachant que la Belgique est tenue d’accueillir les réfugiés sur son territoire tant que leur crainte de persécution perdure, et qu’elle ne peut en aucun cas les refouler si les circonstances qui ont justifié la reconnaissance de leur statut existent toujours. Même limité, le séjour de la plupart d’entre eux devrait donc être renouvelé.
=== « On va être envahi par des criminels et des terroristes ! » - FAUX ===
La mise en place d’une opération de recherche et de sauvetage permettra d’enregistrer les arrivées et de procéder à une identification des personnes au moment opportun. Cependant, les personnes qui montent à bord de ces embarcations de fortune sont des hommes, des femmes et des enfants qui fuient pour sauver leur vie ou trouver une vie meilleure pour eux et leurs familles. Ce ne sont pas des terroristes. Ces derniers voyagent comme tout le monde, notamment par avion, si nécessaire avec de faux papiers. Mais ils sont aussi recrutés sur le territoire européen.
Trop souvent un amalgame est fait entre musulmans et intégristes, généralisant ainsi une peur du musulman. Or les intégristes ne représentant qu’une infime minorité des musulmans.
La Convention de Genève, qui définit ce qu’est un réfugié, prévoit une « clause d’exclusion » pour les personnes suspectées d’avoir commis « un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l’humanité », ou encore « un crime grave de droit commun ». La réglementation européenne ajoute que sont exclues de la protection subsidiaire les personnes qui constituent une « menace pour la société ou la sécurité de l’État membre » dans lequel elles se trouvent. Cette même réglementation prévoit aussi la possibilité de retirer le statut de protection d’une personne lorsqu’il apparait, après coup, qu’elle aurait dû en être exclue. Lorsqu’elle examine les demandes d’asile, la Belgique vérifie donc les antécédents des personnes qui se présentent à elle.
=== «  L’Europe est une passoire ! » - FAUX ===
Bien au contraire, l’Europe est une véritable forteresse. Aux frontières de l’Europe, des murs s’érigent un peu partout, notamment entre la Turquie et la Grèce ou la Turquie et la Bulgarie, ou encore autour des enclaves espagnoles au Maroc. Barbelés, barrières de dissuasion, radars, diffuseurs de gaz lacrymogènes, détecteurs de mouvements : des systèmes de surveillance sophistiqués et des dispositifs militaires sont mis au service de la protection des frontières. Paradoxalement, ce sont ces moyens de surveillance qui entraînent les migrants à entrer clandestinement, mais on ne peut pas dire que l’Europe soit une passoire.
Par ailleurs, entrer et s’établir en Europe est un véritable parcours du combattant. Tout migrant doit en effet obtenir un visa ; or l’attente est souvent très longue et les conditions d’obtention des papiers ont été durcies aussi bien pour les migrants que pour les réfugiés. Les procédures de demande d’asile sont devenues tellement restrictives qu’elles ne permettent pas toujours aux individus exposés aux conflits d’obtenir le statut de réfugié.
=== « L’Europe doit renforcer ses frontières pour éviter l’immigration et les morts ! » - FAUX ===
L’édification de murs et de clôtures ne diminuera pas les arrivées de migrants, mais causera davantage de morts en mer. Les personnes qui fuient des conflits ou des guerres tenteront toujours de sauver leur vie, s’il le faut en empruntant des voies périlleuses. Même lorsqu’un terme a été mis à l’opération italienne de recherche et de sauvetage Mare Nostrum, les migrants et réfugiés ont continué d’arriver en plus grand nombre.
Le renforcement de ces mesures est à l’origine de nombreuses souffrances et de pertes humaines. Compte tenu des clôtures qui ferment les routes les plus sûres, du durcissement de la surveillance et du déploiement des forces de sécurité, les migrants sont contraints de suivre des voies encore plus dangereuses, parfois avec des conséquences tragiques. Des femmes, des hommes et des enfants se noient en mer ou étouffent dans des camions. C’est donc justement la politique de l’UE qui est à l’origine des morts en mer. Bien que l’UE ait renforcé son opération de sauvetage, le manque de voies sûres et légales continuera de forcer les migrants et les réfugiés à emprunter des chemins dangereux pour sauver leur vie.
===« Les migrants et réfugiés entreprennent des voyages dangereux par choix et ou par inconscience ! » FAUX===
Les migrants et les réfugiés sont contraints de fuir leur pays d’origine pour sauver leur vie. Par manque de voies sûres et légales pour rejoindre l’Europe, ils sont contraints d’emprunter des chemins dangereux pour assurer leur survie et celle de leur famille.Selon les statistiques, une majorité de ceux qui arrivent par la mer fuit la guerre, un conflit, des persécutions, la torture ou des menaces de mort. En 2013, 63 % de personnes arrivées de manière irrégulière par voie maritime en Europe venaient de Syrie, d’Érythrée, d’Afghanistan et de Somalie, des pays ravagés par des conflits et des violations massives des droits humains. En 2014, les Syriens et Érythréens représentaient plus de la moitié des quelque 170.000 personnes qui sont arrivées en Italie par la mer. En 2016, la majorité des personnes arrivées de manière irrégulière par voie maritime en Europe sont originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak.
Depuis début 2016, 2,859 migrants sont morts en Méditerranée, sur les 3570 migrants qui sont morts dans le monde en cherchant un lieu d’asile. (source: OIM)
===« Le renforcement des opérations de secours et de sauvetage va inciter d’avantage de personnes à entreprendre la traversée et créer un appel d’air » FAUX
Rien ne permet d’étayer cette hypothèse. En fait, le nombre de réfugiés et de migrants prenant la route de la mer s’est accru depuis que l’Italie a mis fin à l’opération de sauvetage Mare Nostrum, en octobre 2014, et donc lorsque les risques étaient plus élevés. Plus de 41 470 personnes étaient déjà arrivées en Italie par la mer entre janvier et mai 2015. La plupart des personnes cherchent tout simplement à fuir à tout prix une situation extrêmement difficile, même au péril de leur vie. Beaucoup n’ont pas d’autre choix que de prendre la mer pour essayer de trouver la sécurité.
=== « La destruction des navires est une bonne chose ! » - FAUX ===
On ne voit pas très bien comment les gouvernements pourront détruire les navires avant qu’ils ne soient utilisés par les passeurs sans mettre en danger les réfugiés et les migrants. Des dizaines de milliers de migrants et de réfugiés pourraient ainsi se retrouver pris au piège dans une zone de conflit violent. Ces actions risquent aussi de mobiliser des navires et des avions de l’UE qui seraient autrement utilisés pour sauver des personnes en mer. Et tout cela pourrait pousser les populations migrantes à utiliser des moyens plus dangereux encore pour tenter de pénétrer dans la forteresse Europe.\nDes situations similaires (boat-people en Asie à la fin de la guerre du Viêt Nam) ont montré que les passeurs répondaient à la destruction de bateaux par la construction d’esquifs encore plus dangereux…
=== « De toute façon, je ne peux rien faire ! » - FAUX ===
Vous pouvez signer nos pétitions sur des sites comme  www.amnesty.be et les relayer largement via vos réseaux sociaux. Ensemble, nous pouvons prouver que les Européens ne sauraient en aucun cas tolérer que la Méditerranée devienne un cimetière.
Nous continuerons à faire pression sur les dirigeants européens pour qu’ils mettent un terme à cette situation dans laquelle des gens souffrent et meurent devant leur porte – en mer ou sur la terre ferme.
=== “Ils viennent seuls ici, et puis ils vont venir toute leur famille” - Vrai et faux ===
Le droit de vivre en famille est un droit fondamental, consacré par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Pour tous, Belges comme étrangers.
Le regroupement familial est une procédure de séjour qui permet aux personnes d’origine étrangère ayant un membre de leur famille nucléaire en Belgique de venir le rejoindre, à certaines conditions. Donc, oui, une personne ayant obtenu un droit de séjour en Belgique peut faire venir son conjoint et ses enfants, pour qu’ils puissent vivre ensemble. C’est en effet – notamment parce qu’il n’en existe pas beaucoup d’autres – la principale voie d’entrée légale sur le territoire belge: environ 50% des titres de séjour accordés le sont pour des raisons familiales.
Et cela ne se fait pas en claquant des doigts! Les critères pour pouvoir faire venir un membre de sa famille sont très stricts: il faut disposer de suffisamment de ressources financières, d’un logement adapté à l’accueil de la famille, prouver la stabilité de la relation… Même si les conditions ont été assouplies pour les réfugiés ou les bénéficiaires de protection subsidiaire, les procédures durent de longs mois et ont un coût qui peut être très élevé: redevance administrative de 160€ par personne, frais d’ambassade, frais de légalisation des documents d’état civil, tests ADN…
De nombreux migrants arrivent seuls et entament ensuite une démarche de regroupement familial, plutôt que de venir directement en famille. Pourquoi? Parce que, très souvent, le parcours pour parvenir en Europe est particulièrement dangereux et coûteux (traversées par la mer via des passeurs, longues marches dans le désert…). Ce n’est que lorsqu’il a la possibilité de construire un avenir meilleur quelque part que le migrant va pouvoir faire venir sa famille, par la voie sûre et légale du regroupement familial.
=== “La culture de ces personnes est différente et les hommes peuvent même menacer les femmes ici, par exemple” - Vrai et faux ===
De nombreuses femmes réfugiées sont victimes de harcèlement ou de violences sexuelles tout au long de leur parcours d’asile. Certaines d’entre elles fuient des situations insupportables dans leur pays d’origine (excisions, viols, crimes d’honneur…). À chaque halte, elles craignent de subir les mêmes horreurs, car bien souvent elles ne sont pas protégées, pas même dans les camps mis en place par les autorités, quand ils existent.
En Belgique, et depuis toujours, les femmes sont victimes de violences: on estime qu’entre 8 et 10 femmes portent plainte chaque jour pour viol (et ça ne représenterait qu’un dixième des faits) et 162 personnes sont mortes suite à des violences conjugales en 2013. Cela montre la gravité du problème. Les violences à l’égard des femmes ne sont donc pas liées à l’arrivée de migrants. Elles concernent tous les milieux sociaux et culturels. Toutes les associations qui luttent contre ces fléaux le disent clairement: il faut punir les coupables et éduquer les jeunes et moins jeunes à une société sans sexisme. Ceci est vrai pour tous ceux et celles qui résident dans notre pays, quelle que soit leur origine, leur culture ou leur religion.
Une formation en ce sens est prévue pour les futurs réfugiés qui arrivent dans notre pays, lorsqu’ils se trouvent dans les centres d’accueil. Le message qui leur est donné est très clair: les femmes ont des droits égaux aux hommes, et doivent être respectées. Mais il serait important de renforcer cette éducation dans tout notre processus éducatif, en donnant des moyens suffisants aux différents acteurs qui œuvrent dans ces domaines.
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