Pauvrophobie
Définition
La pauvrophobie est la phobie des personnes vivant dans la pauvreté ou une situation précaire ; la pauvrophobie peut se manifester par une attitude hostile, voire une discrimination et une intolérance aux personnes en précarité sociale. (définition de L'internaute).
Il est important de noter que ce terme n'est pas couramment utilisé ni reconnu comme un concept psychologique ou sociologique formel. Lorsque l'on parle des attitudes négatives envers les personnes défavorisées sur le plan économique, on utilise généralement des termes tels que la stigmatisation, la discrimination ou le préjugé économique.
De nombreuse personnalités politiques allant de la droite à l'extrême droite se sont emparées du sujet ces dernières années en remettant au goût du jour l'image du mauvais pauvre qui profite de l'assistanat plutôt que de retrousser ses manches. Ils sont un des moteurs des préjugés qui circulent sur les pauvres et qui sont examinés plus bas.
Impact de la pauvrophobie sur les droits humains
La pauvrophobie, si elle se traduit par des attitudes discriminatoires, des préjugés ou des comportements hostiles envers les personnes pauvres, peut constituer un danger pour le respect des droits humains à plusieurs niveaux. Voici quelques-unes des manières dont la pauvrophobie peut porter atteinte aux droits humains :
Droit à l'égalité : Tous les individus ont le droit à l'égalité devant la loi, sans discrimination. La pauvrophobie, en stigmatisant ou en discriminant les personnes pauvres, viole ce principe fondamental.
Droit à la non-discrimination : La Déclaration universelle des droits de l'homme garantit le droit à la non-discrimination en raison de la race, de la couleur, du sexe, de la religion, de la naissance ou de toute autre situation. La discrimination basée sur le statut économique, comme la pauvrophobie, contrevient à ce droit.
Droit à la dignité : Tous les individus ont le droit d'être traités avec dignité et respect, indépendamment de leur situation économique. La pauvrophobie peut contribuer à la déshumanisation des personnes pauvres, ce qui viole ce droit.
Droit à un niveau de vie adéquat : Les droits humains incluent le droit à un niveau de vie adéquat, y compris l'accès à la nourriture, au logement, à l'éducation et aux soins de santé. La pauvrophobie peut entraver ces droits en empêchant les personnes pauvres d'accéder à ces ressources essentielles.
Droit à la participation politique : La discrimination basée sur la situation économique peut exclure les personnes pauvres de la participation politique, ce qui porte atteinte à leur droit de participer au processus démocratique.
Droit à l'éducation : La stigmatisation des enfants issus de familles pauvres peut avoir un impact négatif sur leur accès à l'éducation de qualité, ce qui viole leur droit à l'éducation.
Droit au travail décent : Les personnes pauvres ont le droit de travailler dans des conditions justes et équitables. La pauvrophobie peut contribuer à l'exploitation des travailleurs pauvres et à des conditions de travail inadéquates.
En somme, la pauvrophobie peut conduire à des violations graves des droits humains en contribuant à la discrimination, à la marginalisation et à l'exclusion des personnes en situation de pauvreté. La lutte contre la pauvrophobie et la promotion de l'égalité économique sont essentielles pour garantir le respect des droits humains pour tous.
Quels sont le préjugés auxquels doivent faire face les personnes pauvres
Les pauvres sont incapables de se prendre en main
Le préjugé qui fait du pauvre une personne non-autonome encourage les qualificatifs négatifs et réducteurs. Cette image du pauvre incapable masque la brutalité des environnements social, économique, juridique, psychique qui sont de réels freins à l’épanouissement personnel et la sortie de la précarité. Cette stigmatisation des populations les plus fragiles « place la responsabilité de notre système économique et social sur les épaules de l’individu isolé » selon Jean Spinette du CPAS de Saint-Gilles.[1]
La prise en compte du vécu des personnes pauvres brosse le portrait d’individus résilients davantage que celui d’assistés dépendants. Pour se sortir d’un quotidien précaire, on se doit nécessairement, comme réflexe de survie de faire preuve d’un esprit de débrouillardise. Bien souvent, la passivité est un luxe dont les pauvres n’ont pas le temps de jouir.
Plus on aide les pauvres, plus ils se laissent aller et deviennent misérables.
Un système de protection sociale favorable n’incite pas forcément les gens à rester au chômage ou au CPAS. Les êtres humains ne cherchent pas uniquement un emploi pour des raisons financières, mais également pour s’émanciper et s’intégrer.
Penser qu’offrir une aide à des individus les démotiverait à chercher un emploi est une idée contestable. « C’est réduire les gens à peu de chose », soutient Esteban Martinez, sociologue du travail à l'ULB Les êtres humains ne cherchent pas uniquement un emploi pour des raisons financières, mais également pour s’émanciper et s’intégrer. Le vrai problème : les formes de travail précaire et les coûts que peuvent engendrer le travail. « Par les coûts engendrés par le travail et par la précarité de certains emplois, les gens n’ont donc pas toujours intérêt à travailler. Mais pourtant, la plupart le font. Ils le font justement pour s’émanciper et pour s’intégrer. » (Esteban Martinez).[1]
De nombreuses personnes pauvres cherchent à jouer le rôle de victime pour obtenir de l'aide.
Il est important de se rappeler que demander de l'aide en cas de besoin est un droit fondamental, et que, contrairement au préjugé, de nombreuses personnes en situation de pauvreté luttent en silence par crainte de la stigmatisation.
Les personnes pauvres sont les premières à s'adonner à la fraude sociale
Ce préjugé est totalement infondé. Les fraudes sociales existent, mais elles ne sont pas spécifiques aux personnes pauvres. La fraude sociale peut être commise par des individus de diverses situations économiques et sociales. Accuser systématiquement les personnes pauvres de fraude sociale est injuste et stigmatise ces individus, qui sont déjà confrontés à de nombreuses difficultés.
Il faudrait diminuer leurs allocations dans le temps. Cela les motiverait à bouger.
Diminuer la protection sociale n’est pas une solution. Cela a déjà été tenté avec la dégressivité des allocations de chômage dans le temps. Sans succès. Selon Esteban Martinez, ce mécanisme n’est pas idéal, puisqu’il pousse les personnes à accepter des emplois précaires ou aux conditions de travail peu favorables. De plus, cette situation impacte l’ensemble de la population active, étant donné que, par effet de ricochet, elle tire vers le bas les conditions sociales de tous les travailleurs.
Mettre en œuvre une telle mesure ne ferait que renforcer la précarité de toute une partie de la population. La dégressivité des allocations de chômage a poussé les personnes visées vers les CPAS. Une dégressivités de leurs allocations sociales les poussera à la rue.