« Réfugiés et Migrants: questions principales & préjugés » : différence entre les versions
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Concernant les demandeurs d’asile, l’UE souhaite que ses États membres traitent 100.000 demandes d’asile de personnes déjà arrivées en Europe afin de soulager l’Italie et la Grèce. Cette proposition ne changerait d’ailleurs rien pour la Belgique : elle a octroyé le statut de réfugié à 1.270 Syriens en 2014, soit près du nombre de relocalisations suggéré par l’UE pour la Belgique. Par ailleurs, ces 1.270 réfugiés n’ont pu arriver en Belgique que par des voies « illégales ». | Concernant les demandeurs d’asile, l’UE souhaite que ses États membres traitent 100.000 demandes d’asile de personnes déjà arrivées en Europe afin de soulager l’Italie et la Grèce. Cette proposition ne changerait d’ailleurs rien pour la Belgique : elle a octroyé le statut de réfugié à 1.270 Syriens en 2014, soit près du nombre de relocalisations suggéré par l’UE pour la Belgique. Par ailleurs, ces 1.270 réfugiés n’ont pu arriver en Belgique que par des voies « illégales ». | ||
Les pays européens ont déjà connu des arrivées massives de réfugiés dans le passé : l’Allemagne avait déjà enregistré plus de 438 000 demandeurs d’asile en 1992, la plupart fuyant la guerre en Ex-Yougoslavie | Les pays européens ont déjà connu des arrivées massives de réfugiés dans le passé : l’Allemagne avait déjà enregistré plus de 438 000 demandeurs d’asile en 1992, la plupart fuyant la guerre en Ex-Yougoslavie. De même, la Belgique a enregistré 42.691 demandes d’asile en 2000, et 26.717 en 1993. En 2015, l’Allemagne enregistrait 1 091 894 demandes d’asile et la Belgique 35 476. Une goutte d’eau dans l’océan, quand on sait que l’UE compte plus de 508 millions d’habitants, et la Belgique plus de 11 millions… Les chiffres plus généraux de l’immigration ne permettent pas non plus de parler d’invasion. | ||
En 2013, le nombre total d’étrangers arrivés en Belgique, quel que soit le motif de leur venue, était de 122 079, dont 63% étaient des citoyens de l’UE. | |||
== « L’immigration ruine les finances publiques ! » - FAUX == | |||
D’abord, il ne faut pas confondre droit d’asile et immigration. En ce qui concerne le droit d’asile, un réfugié coûte précisément 37,7 euros par jour, s’il est en logement individuel et 40 euros s’il est hébergé en centre d’accueil. Cette somme comprend en effet la nourriture, le logement et les frais annexes comme le salaire des personnes payées pour les accueillir. Bref, un réfugié, aussi cynique que cela puisse sembler, fait tourner notre économie. | |||
En 2014, l’accueil des réfugiés (Fedasil) pesait 300 millions. Soit 0,15% des dépenses totales de l’administration belge. | |||
Selon diverses études, le coût de l’immigration serait nul, voire légèrement positif. Les migrants injectent de l’argent dans notre économie. Selon une étude allemande, citée par la Cimade [1], un migrant apporte en moyenne tout au long de sa vie une contribution nette de 50.000 € aux finances du pays qui l’accueille. En outre, le recours à l’immigration de travail deviendra de plus en plus nécessaire avec le vieillissement de la population et notre démographie trop faible.\nN’oublions pas que les tentatives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migratoires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit 700 millions d’€) ont été consacrés aux procédures d’asile.\n\nD’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration “rapporterait” en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu par an .\n\nUn tout récent rapport de la Banque Nationale Belge annonce que les surcoûts occasionnés par l’accueil des réfugiés dans notre pays seront amortis en 2020. La BNB estime même qu’à partir de cette date, « la vague migratoire va générer 0,1% de croissance supplémentaire ». La Banque rappelle qu’il n’y a que deux demandeurs d’asile par dix mille habitants en Belgique et que le nombre de demandeurs d’asile accueillis en 2015 (35.000) reste toujours inférieur à celui de l’année 2000 (42.700) quand les pays européens avaient dû accueillir les réfugiés du Kosovo. | |||
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Version du 16 juin 2023 à 21:08
Voir aussi, bien entendu: Réfugié·es & étranger·ères: petit guide anti-préjugés – édition 2023
Est-on envahi par les « migrants » ?
Avec 36.871 demandes en 2022 et encore 2.700 en janvier 2023, les arrivées de personnes demandant une protection internationale à notre pays sont au plus haut depuis la crise syrienne de 2015 (un peu moins de 45.000 demandes). Mais à l’époque, des solutions avaient pu être trouvées rapidement pour que personne ne dorme à la rue pendant des semaines. « On oublie aussi de dire que l’augmentation des chiffres s’explique par les restrictions de possibilités de voyage durant le covid en 2020 et 2021 », ajoute Jessica Blommaert, spécialiste de l’accueil au Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers). « Il était prévisible qu’au moment du retour à la normale, plus de personnes arrivent en Europe. Cela n’a pas été anticipé par les autorités. »
Notez qu’on ne parle pas ici des Ukrainiens, qui sont 65.000 à avoir obtenu automatiquement une protection temporaire de l’Europe leur accordant (pour deux ans) tous les droits d’un réfugié sans passer par la procédure d’asile.
Pourquoi laisse-t-on des gens à la rue ?
Selon un dernier décompte, il y aurait 2.400 demandeurs d’asile laissés sans solution de logement par Fedasil, l’organe en charge de l’accueil en Belgique. La création de 8.000 places dans quatorze nouveaux centres d’accueil n’a pas suffi à absorber la demande. Plusieurs centaines de personnes se présentent chaque jour et les places sont attribuées en priorité aux femmes, aux enfants et aux mineurs non accompagnés.
Depuis l’automne 2021, de nombreux hommes sont contraints de se débrouiller, parfois pendant des mois, sans aucune aide. D’où leur installation dans des squats comme à Schaerbeek ou dans des tentes à Molenbeek. Cela a valu à la Belgique plus de 7.000 condamnations accompagnées d’astreintes par les tribunaux du travail et 1.400 par la Cour européenne des droits de l’Homme. « Le problème est plus lié à une mauvaise gestion du réseau plutôt qu’au nombre d’arrivées », résume Jessica Blommaert. « Dès que l’on passe sous les 85 % d’occupation des centres, on ferme des places et on se sépare de personnel. Il existe des places tampons (5.000 financées sous la Vivaldi, NDLR) qui peuvent être activées directement, mais elles sont insuffisantes. Le gouvernement attend toujours d’être saturé pour prendre des mesures. »
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Combien de places faudrait-il encore ?
S’il arrive à un accord mercredi soir, le gouvernement devrait pouvoir annoncer la création d’environ 2.000 nouvelles places, via notamment l’installation d’un village de 600 logements modulaires (containeurs) dans le Brabant flamand. On sait déjà que cela ne suffira probablement pas. « Il aurait déjà fallu 2.400 places ne fût-ce que pour héberger les personnes à la rue », rappelle Jessica Blommaert. « Or, on s’attend à une augmentation des arrivées dans les mois qui viennent. Si on veut stabiliser la situation, il faudrait donc beaucoup plus de places, à mon avis au moins 4.000 à 4500 nouvelles places d’accueil. »
D’où viennent les demandeurs d’asile ?
La très grande majorité de ceux qui demandent l’accueil en Belgique fuient le régime des talibans en Afghanistan. Les autres nationalités les plus représentées viennent également des pays où la situation est très compliquée, à savoir la Syrie, la Palestine ou encore l’Erythrée. De nombreux Burundais ont aussi tenté leur chance en 2022, encouragés par un système de visa avantageux via un passage par la Serbie. Ce système a été supprimé et les Burundais n’apparaissent plus dans le top 10 des nationalités les plus représentées.
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Les demandeurs d’asile reçoivent-ils de l’argent ?
Non. La Belgique a opté pour un système d’aide matérielle, c’est-à-dire qu’elle s’engage à offrir un lit dans un hébergement collectif, l’accès à des repas, un accompagnement sociojuridique pour les démarches ainsi qu’un accompagnement médical et psychologique. « L’aide financière qui existait jusqu’en 2007 n’a plus été retenue », précise Jessica Blommaert. « Un peu d’argent de poche est distribué chaque semaine dans les centres, mais cela représente moins de 10 euros par semaine pour les adultes. »
Les demandeurs d’asile ont légalement le droit de rester sur notre territoire jusqu’à la fin de leur procédure. S’ils n’ont pas reçu de décision au bout de quatre mois, ils peuvent travailler. Il n’est pas possible de cumuler l’aide matérielle avec un revenu du travail. Pour rester dans les centres, les demandeurs d’asile qui travaillent doivent contribuer à hauteur de leur revenu. S’ils en ont les moyens, ils peuvent trouver leur propre logement.
Certains restent-ils vraiment trois ans dans les centres ?
Oui, et même parfois encore plus. Cette attente est liée à l’arriéré accumulé par le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), institution indépendante chargée de statuer sur les requêtes des demandeurs d’asile. L’arriéré est actuellement d’environ 12.000 dossiers. Du personnel a été recruté, mais cela ne suffit pas. « Cela tient aussi au fait que le dernier dossier déposé en haut de la pile est traité en priorité », glisse Jessica Blommaert. « Résultat : quelqu’un qui demande l’asile aujourd’hui aura probablement une réponse plus rapidement que quelqu’un qui est arrivé il y a deux ou trois ans. »
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Que faire de ceux à qui on a dit « non » ?
Un peu plus de 7.000 personnes ont été expulsées en 2022, mais les chiffres ne précisent pas combien étaient des demandeurs d’asile déboutés. Le gouvernement envisage que ces derniers quittent directement les centres d’accueil dès qu’ils ont reçu une décision finale négative. « La majorité sort déjà des centres à ce moment-là », assure Jessica Blommaert. « Une fois déboutés, certains vont introduire une demande pour raison humanitaire ou médicale, mais on parle d’environ 1.000 personnes maximum sur un réseau de 34.000 places… »
Tout cela est-il la faute de l’Europe ?
Les discussions compliquées au niveau belge sont de la gnognotte par rapport aux blocages au niveau européen. Le règlement de Dublin, qui prévoit qu’un demandeur d’asile s’enregistre et suive la procédure dans son pays d’arrivée (donc dans les pays aux frontières de l’Europe), est caduc. « Sauf que cela n’est pas nouveau », rappelle Philippe De Bruycker, professeur à l’ULB. « Dublin n’a jamais fonctionné depuis vingt ans, pour diverses raisons. Par exemple, il est souvent difficile pour un pays comme la Belgique de prouver la responsabilité d’un autre Etat d’où serait théoriquement originaire un demandeur d’asile. »
Le spécialiste ne croit pas que le Pacte sur la migration, négocié en ce moment au niveau européen, changera fondamentalement la donne : « Il ne prévoit pas de revoir les critères de Dublin. Et quand bien même le Pacte serait adopté, ce ne serait pas avant début 2024. Les Etats devront ensuite mettre en œuvre les réglementations, et je ne suis pas sûr que cela permette de gérer mieux les flux migratoires. On veut faire reposer l’essentiel du travail sur les Etats situés aux frontières, mais auront-ils les moyens de gérer cela ? La solidarité sera-t-elle à la hauteur ? On peut en douter. Le miracle ne viendra donc pas de l’Europe. »
La Belgique est-elle plus « attractive » que ses voisins ?
Les chiffres européens consolidés pays par pays ne sont pas encore disponibles pour l’année 2022, mais l’augmentation des demandes d’asile est estimée à 50 % à l’échelle de l’Union. Avec 40 % de demandes supplémentaires, la Belgique n’est donc pas au-dessus de la moyenne. Nos voisins ont aussi connu des difficultés.
Les Pays-Bas sont toutefois parvenus à trouver des solutions pour que personne ne dorme à la rue. Même topo en Allemagne. Dans ces deux pays, les communes ont été appelées à la rescousse via des plans de répartition. Option jusqu’ici refusée par la secrétaire d’Etat Nicole de Moor (CD&V). Pour Jessica Blommaert, « dire que la Belgique est particulièrement touchée passe très mal, surtout quand on pense aux pays de la Méditerranée, qui sont bien plus concernés ».
L’état de droit est-il menacé ?
Oui, et cela n’est pas nouveau en matière migratoire, à en croire Philippe De Bruycker : « Le plus choquant dans cette crise est que des personnes soient laissées à la rue en violation du droit belge, du droit européen et du droit international. On n’applique pas le droit belge ni les décisions rendues par la justice. Cette remise en cause de l’état de droit est très préoccupante, bien qu’elle ne soit pas propre à la Belgique. »
Ce sont tous des profiteurs: faux
Nous rappelons que dans la plupart des cas les demandeurs d’asile sont parfaitement honnêtes et sincères, que presque 60% d’entre eux obtiennent la protection internationale, ce qui ne fait pas des 40 % restant des abuseurs du système, mais simplement des gens qui n’ont pas satisfait aux critères requis. Il en va ainsi de tout processus de sélection.
La Belgique est trop généreuse en matière d'asile: faux
Lorsqu’elle examine les demandes d’asile et octroie sa protection, la Belgique remplit une obligation internationale. Elle applique la Convention de Genève de 1951 et la réglementation européenne, qui définissent les conditions de reconnaissance du statut de réfugié et de la protection subsidiaire. Il est vrai que ces reconnaissances sont en augmentation ces dernières années : le taux de décisions positives rendues par le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA) est passé de 29,4% en 2013 à plus de 62,8% aujourd’hui). Mais cela ne s’explique pas par un changement de cap de la Belgique, ce sont les nationalités des demandeurs d’asile qui ont évolué. Parmi eux se trouvent actuellement de nombreux Syriens, Irakiens et Afghans, originaires de pays en guerre et dont le besoin de protection est avéré.
Par définition, les réfugiés viennent avant tout chercher la protection de la Belgique. Voici toutefois comment s’organise leur droit au travail et à l’aide sociale (voir un très bon dossier de la RTBF à ce sujet.) Pendant l’examen de leur dossier, les demandeurs d’asile n’ont droit qu’à une aide matérielle, fournie par Fedasil et ses partenaires : ils sont logés, nourris et accompagnés. A moins que la procédure ne se prolonge au-delà de quatre mois, ils n’ont pas accès au marché du travail.
Ensuite, s’ils reçoivent le statut de réfugié ou la protection subsidiaire, ils obtiennent un droit au séjour en Belgique, un accès au marché du travail et un droit à l’aide financière du CPAS. Celle-ci sera bien souvent nécessaire dans un premier temps, pour leur permettre de se construire une vie en Belgique. Mais cela ne veut pas dire qu’ils en feront usage longtemps : une étude menée par l’ULB et la KUL montre qu’au moment de la reconnaissance de leur statut de réfugié, 19% des personnes sont déjà sur le marché du travail, et que quatre ans plus tard, c’est le cas de 55% d’entre elles. Un score qui tend à se rapprocher de celui de la moyenne de la population belge, à savoir 65%.
Une étude réalisée par des économistes de l’Université Catholique de Louvain (UCL) estime que l’impact budgétaire de l’immigration est de 0,5% du PIB, soit environ deux milliards d’euros actuellement, indique mercredi le quotidien Le Soir.
Frédéric Docquier, l’un des auteurs de la recherche, reconnaît toutefois qu’on manque actuellement de données sur les demandeurs d’asile pour affirmer que la vague actuelle aura des effets semblables aux précédentes.
Il souligne cependant “qu’on constate aussi que dans des pays comme la Syrie, le niveau de formation a augmenté ces dernières années. Les jeunes qui arrivent ont un meilleur niveau que la moyenne de leur pays, même si ce niveau est inférieur à ce qu’on connaît ici“.
Sur base de ces constats, l’étude plaide pour accorder rapidement le droit de travail aux demandeurs d’asile.
Il n’y a pas autant de populations immigrées qu’on pourrait le croire parmi les bénéficiaires des allocations familiales ou de chômage. Et s’ils s’y retrouvent, c’est souvent parce qu’ils sont victimes de discrimination à l’embauche.Il faut savoir qu’aucune aide n’est accordée du simple fait d’être un étranger. Les personnes en séjour irrégulier (donc sans papiers) n’ont droit à aucune aide sauf l’aide médicale urgente. Il n’y a qu’une seule exception dans le cas d’un enfant mineur en état de besoin. Seul le statut de réfugié (ou autre protection) permet d’avoir droit au revenu d’intégration sociale et d’avoir accès légalement au marché du travail.Certains employeurs profitent des personnes en situation irrégulière pour les embaucher de manière non déclarée et les soumettent à de très bas salaires et à des conditions de travail précaire. Notons que les migrants occupent très souvent des emplois peu qualifiés et pénibles. Par contre, dans de nombreux cas, ils peuvent générer des emplois lorsqu’ils créent leurs propres entreprises. Ils paient les impôts et injectent de l’argent dans notre économie.
Il y a une explosion de demandeurs d'asile en Europe: faux
La majorité des migrations se fait entre pays du Sud. La majorité des étrangers présents sur le territoire européen sont d’ailleurs d’origine européenne.<br>L’Union européenne n’accueille qu’un faible pourcentage de ces personnes déplacées : fin 2015, 2.356.224 personnes y étaient réfugiées ou demandeuses d’asile (moins de 0,5% de sa population).
En Belgique, 82 % de la population est belge de naissance, les 18 % restants étant des personnes nées avec une nationalité étrangère (dont 8 % ont acquis la nationalité belge). Les Nations unies ont estimé que 1,2 million de réfugiés (à travers le monde) devaient être réinstallés de toute urgence, soit 300.000 personnes chaque année durant les cinq prochaines années.
Concernant les demandeurs d’asile, l’UE souhaite que ses États membres traitent 100.000 demandes d’asile de personnes déjà arrivées en Europe afin de soulager l’Italie et la Grèce. Cette proposition ne changerait d’ailleurs rien pour la Belgique : elle a octroyé le statut de réfugié à 1.270 Syriens en 2014, soit près du nombre de relocalisations suggéré par l’UE pour la Belgique. Par ailleurs, ces 1.270 réfugiés n’ont pu arriver en Belgique que par des voies « illégales ».
Les pays européens ont déjà connu des arrivées massives de réfugiés dans le passé : l’Allemagne avait déjà enregistré plus de 438 000 demandeurs d’asile en 1992, la plupart fuyant la guerre en Ex-Yougoslavie. De même, la Belgique a enregistré 42.691 demandes d’asile en 2000, et 26.717 en 1993. En 2015, l’Allemagne enregistrait 1 091 894 demandes d’asile et la Belgique 35 476. Une goutte d’eau dans l’océan, quand on sait que l’UE compte plus de 508 millions d’habitants, et la Belgique plus de 11 millions… Les chiffres plus généraux de l’immigration ne permettent pas non plus de parler d’invasion. En 2013, le nombre total d’étrangers arrivés en Belgique, quel que soit le motif de leur venue, était de 122 079, dont 63% étaient des citoyens de l’UE.
« L’immigration ruine les finances publiques ! » - FAUX
D’abord, il ne faut pas confondre droit d’asile et immigration. En ce qui concerne le droit d’asile, un réfugié coûte précisément 37,7 euros par jour, s’il est en logement individuel et 40 euros s’il est hébergé en centre d’accueil. Cette somme comprend en effet la nourriture, le logement et les frais annexes comme le salaire des personnes payées pour les accueillir. Bref, un réfugié, aussi cynique que cela puisse sembler, fait tourner notre économie. En 2014, l’accueil des réfugiés (Fedasil) pesait 300 millions. Soit 0,15% des dépenses totales de l’administration belge. Selon diverses études, le coût de l’immigration serait nul, voire légèrement positif. Les migrants injectent de l’argent dans notre économie. Selon une étude allemande, citée par la Cimade [1], un migrant apporte en moyenne tout au long de sa vie une contribution nette de 50.000 € aux finances du pays qui l’accueille. En outre, le recours à l’immigration de travail deviendra de plus en plus nécessaire avec le vieillissement de la population et notre démographie trop faible.\nN’oublions pas que les tentatives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migratoires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit 700 millions d’€) ont été consacrés aux procédures d’asile.\n\nD’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration “rapporterait” en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu par an .\n\nUn tout récent rapport de la Banque Nationale Belge annonce que les surcoûts occasionnés par l’accueil des réfugiés dans notre pays seront amortis en 2020. La BNB estime même qu’à partir de cette date, « la vague migratoire va générer 0,1% de croissance supplémentaire ». La Banque rappelle qu’il n’y a que deux demandeurs d’asile par dix mille habitants en Belgique et que le nombre de demandeurs d’asile accueillis en 2015 (35.000) reste toujours inférieur à celui de l’année 2000 (42.700) quand les pays européens avaient dû accueillir les réfugiés du Kosovo.