« Torture » : différence entre les versions
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=== « La torture est principalement utilisée contre des suspects de terrorisme et en temps de guerre » === | |||
== La torture est principalement utilisée contre des suspects de terrorisme et en temps de guerre == | |||
Les recherches d’Amnesty International montrent que la torture et les autres formes de mauvais traitements continuent d’être un problème dans de nombreux pays confrontés à des menaces réelles ou supposées contre la sécurité nationale, y compris au terrorisme. Cependant, l’accent mis sur ces pratiques dans le cadre de ce que les autorités américaines appelaient alors la « guerre contre le terrorisme » au début du XXIe siècle pourrait avoir biaisé l’image mondiale que l’on s’en fait. Nos recherches mettent également clairement en évidence le fait que la plupart des victimes de torture et d’autres mauvais traitements dans le monde ne sont pas de dangereux terroristes mais des suspects pauvres, marginalisés et impuissants qui, malheureusement, attirent rarement l’attention des médias et de l’opinion publique, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Des « ennemis » politiques réels ou supposés des autorités qui n’ont jamais tenu une bombe ni une quelconque autre arme, parmi lesquels des défenseurs des droits humains, des membres de l’opposition et des journalistes, sont également souvent victimes de torture. Cela signifie que, certes, la torture continue dans des contextes de lutte antiterroriste, mais que, même dans ces cas-là, elle est utilisée la plupart du temps comme un moyen de déshumaniser les ennemis – la réalité ne ressemble pas à 24 heures chrono ou Zero Dark Thirty. Dans le monde entier, la plupart des victimes sont torturées non pas parce qu’elles sont des terroristes mais parce qu’elles sont pauvres, ou différentes, ou osent ne pas être d’accord avec le gouvernement. Quels que soient les motivations, l’identité de la personne visée et les faits qui lui sont reprochés, la torture et les autres mauvais traitements sont absolument interdits et jamais justifiés. | Les recherches d’Amnesty International montrent que la torture et les autres formes de mauvais traitements continuent d’être un problème dans de nombreux pays confrontés à des menaces réelles ou supposées contre la sécurité nationale, y compris au terrorisme. Cependant, l’accent mis sur ces pratiques dans le cadre de ce que les autorités américaines appelaient alors la « guerre contre le terrorisme » au début du XXIe siècle pourrait avoir biaisé l’image mondiale que l’on s’en fait. Nos recherches mettent également clairement en évidence le fait que la plupart des victimes de torture et d’autres mauvais traitements dans le monde ne sont pas de dangereux terroristes mais des suspects pauvres, marginalisés et impuissants qui, malheureusement, attirent rarement l’attention des médias et de l’opinion publique, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Des « ennemis » politiques réels ou supposés des autorités qui n’ont jamais tenu une bombe ni une quelconque autre arme, parmi lesquels des défenseurs des droits humains, des membres de l’opposition et des journalistes, sont également souvent victimes de torture. Cela signifie que, certes, la torture continue dans des contextes de lutte antiterroriste, mais que, même dans ces cas-là, elle est utilisée la plupart du temps comme un moyen de déshumaniser les ennemis – la réalité ne ressemble pas à 24 heures chrono ou Zero Dark Thirty. Dans le monde entier, la plupart des victimes sont torturées non pas parce qu’elles sont des terroristes mais parce qu’elles sont pauvres, ou différentes, ou osent ne pas être d’accord avec le gouvernement. Quels que soient les motivations, l’identité de la personne visée et les faits qui lui sont reprochés, la torture et les autres mauvais traitements sont absolument interdits et jamais justifiés. | ||
== La torture est le seul moyen d’obtenir des informations rapidement == | |||
=== « La torture est le seul moyen d’obtenir des informations rapidement » === | |||
La torture est un moyen primitif et brutal d’obtenir des informations. Les États disposent d’un vaste éventail de méthodes pour recueillir des informations sur des infractions – tant passées que planifiées – sans perdre leur humanité. En particulier, les techniques d’interrogatoire humaines ont montré leur efficacité pour obtenir des informations sur des faits délictueux sans entraîner des conséquences personnelles, sociétales et juridiques désastreuses. | La torture est un moyen primitif et brutal d’obtenir des informations. Les États disposent d’un vaste éventail de méthodes pour recueillir des informations sur des infractions – tant passées que planifiées – sans perdre leur humanité. En particulier, les techniques d’interrogatoire humaines ont montré leur efficacité pour obtenir des informations sur des faits délictueux sans entraîner des conséquences personnelles, sociétales et juridiques désastreuses. | ||
== Certaines formes de torture ne sont pas si graves == | |||
=== « Certaines formes de torture ne sont pas si graves » === | |||
Il n’existe pas plusieurs degrés de torture. La torture se définit d’un point de vue juridique comme tout acte par lequel une douleur ou une souffrance physique ou mentale intense est infligée intentionnellement à une personne pour la punir ou obtenir des informations. Aucune torture n’est « légère ». Toutes les formes de torture sont abjectes et illégales – y compris les décharges électriques, les coups, les viols, les humiliations, les simulacres d’exécution, les brûlures, les privations de sommeil, les simulacres de noyade, les postures contorsionnées imposées pendant de longues heures et l’utilisation de tenailles, de drogues ou de chiens. Malheureusement, toutes ces méthodes sont couramment employées dans le monde. | Il n’existe pas plusieurs degrés de torture. La torture se définit d’un point de vue juridique comme tout acte par lequel une douleur ou une souffrance physique ou mentale intense est infligée intentionnellement à une personne pour la punir ou obtenir des informations. Aucune torture n’est « légère ». Toutes les formes de torture sont abjectes et illégales – y compris les décharges électriques, les coups, les viols, les humiliations, les simulacres d’exécution, les brûlures, les privations de sommeil, les simulacres de noyade, les postures contorsionnées imposées pendant de longues heures et l’utilisation de tenailles, de drogues ou de chiens. Malheureusement, toutes ces méthodes sont couramment employées dans le monde. | ||
== Dans certaines circonstances, elle sert un intérêt supérieur == | |||
=== « Dans certaines circonstances, elle sert un intérêt supérieur » === | |||
Non. La torture n’est jamais légale ni acceptable. Les pays qui, actuellement, ne la punissent pas par la loi violent les normes internationalement reconnues. En termes juridiques, l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements est intangible, c’est-à-dire qu’elle ne peut souffrir aucune dérogation, même dans des circonstances exceptionnelles. Cette interdiction a atteint un tel degré de consensus international qu’elle est devenue une règle du droit international coutumier, qui est contraignant même pour les États qui ne sont pas parties aux traités relatifs aux droits humains. Cependant, de nombreux États continuent aujourd’hui de torturer pour de multiples raisons, principalement parce qu’ils tirent profit de la torture – ou croient le faire – et que les responsables présumés sont rarement traduits en justice. Il reste beaucoup à faire pour mettre fin à cette pratique abjecte. Seuls quelques-uns des pires gouvernements utilisent la torture Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore. | Non. La torture n’est jamais légale ni acceptable. Les pays qui, actuellement, ne la punissent pas par la loi violent les normes internationalement reconnues. En termes juridiques, l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements est intangible, c’est-à-dire qu’elle ne peut souffrir aucune dérogation, même dans des circonstances exceptionnelles. Cette interdiction a atteint un tel degré de consensus international qu’elle est devenue une règle du droit international coutumier, qui est contraignant même pour les États qui ne sont pas parties aux traités relatifs aux droits humains. Cependant, de nombreux États continuent aujourd’hui de torturer pour de multiples raisons, principalement parce qu’ils tirent profit de la torture – ou croient le faire – et que les responsables présumés sont rarement traduits en justice. Il reste beaucoup à faire pour mettre fin à cette pratique abjecte. Seuls quelques-uns des pires gouvernements utilisent la torture Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore. | ||
=== « Seuls quelques-uns des pires gouvernements utilisent la torture » === | |||
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Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore. | Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore. | ||
=== La torture ne fournit pas de renseignements fiables === | |||
Les personnes soumises à la torture peuvent être amenées à donner de fausses informations pour mettre fin à leur souffrance. Les preuves montrent que les techniques d'interrogatoire non coercitives et légales sont beaucoup plus efficaces pour obtenir des informations fiables.<blockquote>''Développement :'' | |||
Voici quelques raisons pour lesquelles la torture ne fournit pas de renseignements fiables : | |||
# Confessions fausses ou fabriquées : Les personnes soumises à la torture peuvent dire n'importe quoi pour mettre fin à leur souffrance. Elles peuvent donner de fausses informations, faire de fausses confessions ou inventer des histoires afin de faire cesser leur supplice. | |||
# Altération de la mémoire : La torture peut causer des traumatismes physiques et psychologiques graves, qui peuvent altérer la mémoire des individus. Les victimes peuvent oublier des informations pertinentes ou les confondre avec d'autres souvenirs. | |||
# Effet dissuasif sur la coopération : La torture crée un climat de peur et de méfiance, dissuadant les individus de coopérer pleinement avec les enquêteurs. Les personnes soumises à la torture peuvent se replier sur elles-mêmes, refusant de partager des informations utiles par crainte de représailles. | |||
# Fourniture de fausses informations par les tortionnaires : Les tortionnaires peuvent intentionnellement donner de fausses informations ou manipuler les victimes dans le but de servir leurs propres intérêts ou de promouvoir une certaine agenda. | |||
# Perte de crédibilité des enquêtes : L'utilisation de la torture discrédite les enquêtes et les résultats obtenus. Les tribunaux et les organismes chargés de faire respecter la loi accordent peu de crédibilité aux informations obtenues sous la torture, ce qui compromet la justice et l'obtention de preuves solides. | |||
</blockquote> | |||
=== La torture ne sert pas la justice === | |||
La torture est contraire aux principes fondamentaux de l'État de droit et des droits de l'homme. Elle nie le droit à un procès équitable et à la présomption d'innocence. Les systèmes judiciaires doivent s'appuyer sur des preuves légitimes, collectées de manière légale et éthique.<blockquote>''Développement :'' | |||
Voici pourquoi la torture est incompatible avec la recherche de la justice : | |||
# Violation des droits de l'homme : La torture est une violation flagrante des droits de l'homme et de la dignité humaine. Toute personne a le droit d'être traitée avec respect, équité et sans subir de traitement cruel, inhumain ou dégradant, quelles que soient les circonstances. | |||
# Erreur judiciaire et fausses accusations : Les informations obtenues sous la torture sont souvent peu fiables et peuvent conduire à des erreurs judiciaires. Les personnes innocentes peuvent être accusées à tort, tandis que les vrais coupables peuvent échapper à la justice. La torture compromet ainsi l'intégrité du système judiciaire. | |||
# Présomption d'innocence : La torture viole le principe de la présomption d'innocence. Toute personne est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire, et il incombe à l'accusation de prouver sa culpabilité de manière légale et équitable, sans recourir à des méthodes inhumaines. | |||
# Perte de crédibilité des preuves : Les preuves obtenues sous la torture ne sont généralement pas considérées comme crédibles devant les tribunaux et les instances judiciaires. Les méthodes légales et éthiques d'enquête sont nécessaires pour obtenir des preuves solides et convaincantes. | |||
# Effets psychologiques et physiques à long terme : La torture a des conséquences psychologiques et physiques graves sur les victimes. Les traumatismes infligés peuvent laisser des séquelles à vie, affectant la santé mentale et physique des individus. Cela contrevient au principe de réhabilitation et de réintégration dans la société. | |||
</blockquote> | |||
=== La torture ne doit pas être justifiée par des circonstances exceptionnelles === | |||
Aucune situation, qu'il s'agisse de conflits, de sécurité nationale ou de tout autre contexte, ne justifie l'utilisation de la torture. Les droits de l'homme sont universels et inaliénables, et ils ne doivent pas être violés, même en cas de crise.<blockquote>''Développement :'' | |||
# Principe de l'universalité des droits de l'homme : Les droits de l'homme sont universels, inaliénables et indivisibles. Ils s'appliquent à tous les individus, en tout temps et en toutes circonstances. Aucune situation ne peut justifier une violation délibérée et systématique de ces droits fondamentaux. | |||
# Interdiction internationale de la torture : La torture est strictement interdite par le droit international, y compris la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants adoptée par les Nations Unies en 1984. Les États sont tenus de respecter cette interdiction, même en cas de circonstances exceptionnelles. | |||
# Inefficacité de la torture : Outre sa nature inhumaine et illégale, la torture est inefficace pour obtenir des renseignements fiables. Les informations obtenues sous la contrainte sont souvent peu fiables, car les victimes sont prêtes à dire n'importe quoi pour mettre fin à leur souffrance. Des méthodes d'interrogatoire légales et non coercitives sont plus efficaces pour obtenir des informations précises et crédibles. | |||
# Préservation de l'État de droit : Le respect des droits de l'homme, y compris l'interdiction de la torture, est essentiel pour préserver l'État de droit. La torture sape les fondements mêmes d'une société juste et équitable en favorisant l'impunité, la violence et l'arbitraire. | |||
# Réputation et crédibilité internationale : Les pays qui tolèrent ou pratiquent la torture risquent de voir leur réputation internationale ternie. La communauté internationale condamne fermement la torture et les pays qui y ont recours peuvent faire face à des sanctions, des boycotts ou des restrictions diplomatiques. | |||
</blockquote> | |||
=== La torture cause des dommages durables=== | |||
Les effets physiques et psychologiques de la torture peuvent être dévastateurs et à long terme. Les survivants de la torture souffrent souvent de troubles post-traumatiques, de dépression, d'anxiété et d'autres séquelles traumatiques. La réhabilitation des victimes de la torture est essentielle pour leur permettre de se reconstruire et de retrouver leur dignité.<blockquote>''Développement:'' | |||
Voici quelques points importants pour comprendre les conséquences à long terme de la torture : | |||
# Traumatisme physique : La torture implique souvent des actes de violence physique extrême, tels que des passages à tabac, des brûlures, des électrocutions, des mutilations, etc. Ces actes peuvent causer des blessures graves, des handicaps permanents et des problèmes de santé chroniques. | |||
# Séquelles psychologiques : Les survivants de la torture souffrent souvent de troubles post-traumatiques, de dépression, d'anxiété, de cauchemars, de flashbacks et d'autres problèmes de santé mentale. Les conséquences psychologiques peuvent persister pendant des années, voire toute une vie, et avoir un impact significatif sur le bien-être et la qualité de vie des victimes. | |||
# Stigmatisation et isolement social : Les personnes ayant survécu à la torture peuvent être stigmatisées et exclues de la société en raison des séquelles physiques et psychologiques qu'elles portent. Elles peuvent faire face à la discrimination, au rejet et à l'isolement social, ce qui complique leur processus de guérison et de réintégration. | |||
# Impact sur les relations interpersonnelles : Les effets de la torture peuvent également se répercuter sur les relations interpersonnelles des survivants. Les traumatismes vécus peuvent altérer la confiance, la capacité à établir des liens affectifs et la participation dans les relations familiales, amicales et amoureuses. | |||
# Nécessité de réhabilitation : La réhabilitation des victimes de la torture est essentielle pour leur permettre de se reconstruire et de retrouver une vie satisfaisante. Cela inclut des soins médicaux appropriés, un soutien psychologique, un accès à la justice, des services de réadaptation et de réintégration sociale, ainsi que des mesures de réparation et de justice transitionnelle. | |||
La torture laisse des cicatrices profondes, tant physiques qu'émotionnelles, qui peuvent prendre du temps à guérir. Il est crucial de reconnaître la gravité de ces dommages durables et de soutenir les survivants dans leur chemin vers la guérison, la justice et la reconstruction de leur vie.</blockquote> | |||
===La torture est une violation des droits humains=== | |||
Tous les êtres humains ont le droit d'être traités avec dignité et de ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. La torture est une atteinte fondamentale à ces droits et ne peut jamais être justifiée. | |||
Il est de notre devoir de condamner et de rejeter fermement la torture, ainsi que de promouvoir la prévention, la sensibilisation et la protection des droits de l'homme. En défendant les droits fondamentaux de chaque individu, nous contribuons à la construction d'un monde plus juste et humain.<blockquote>''Développement:'' | |||
La torture viole les principes fondamentaux de dignité, d'intégrité physique et mentale, de liberté et de justice. Voici pourquoi la torture est considérée comme une grave violation des droits humains : | |||
# Droit à la dignité : Tous les êtres humains ont droit à la dignité intrinsèque et à être traités avec respect. La torture porte atteinte à cette dignité en infligeant délibérément des souffrances physiques et psychologiques extrêmes. | |||
# Interdiction absolue : La torture est interdite en vertu du droit international des droits de l'homme. La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations Unies interdit clairement la torture, et de nombreux autres instruments internationaux et régionaux condamnent également cette pratique. | |||
# Droit à l'intégrité physique et mentale : Chaque individu a le droit fondamental à l'intégrité de son corps et à la protection contre les traitements cruels, inhumains ou dégradants. La torture porte atteinte à cette intégrité physique et mentale, causant des blessures graves et des traumatismes durables. | |||
# Droit à un procès équitable : La torture contrevient au droit à un procès équitable et à la présomption d'innocence. Toute personne accusée d'une infraction a le droit d'être jugée de manière impartiale et de ne pas être soumise à la torture pour obtenir des aveux ou des informations. | |||
# Droit à la liberté et à la sécurité : La torture vise souvent à punir, intimider ou terroriser les individus, restreignant ainsi leur droit à la liberté et à la sécurité. Elle est utilisée comme un moyen de contrôle et de domination, sapant les droits fondamentaux des personnes concernées. | |||
</blockquote> | |||
[[Catégorie:Torture et mauvais traitements]] |
Version actuelle datée du 22 juin 2023 à 22:13
« La torture est principalement utilisée contre des suspects de terrorisme et en temps de guerre »
Les recherches d’Amnesty International montrent que la torture et les autres formes de mauvais traitements continuent d’être un problème dans de nombreux pays confrontés à des menaces réelles ou supposées contre la sécurité nationale, y compris au terrorisme. Cependant, l’accent mis sur ces pratiques dans le cadre de ce que les autorités américaines appelaient alors la « guerre contre le terrorisme » au début du XXIe siècle pourrait avoir biaisé l’image mondiale que l’on s’en fait. Nos recherches mettent également clairement en évidence le fait que la plupart des victimes de torture et d’autres mauvais traitements dans le monde ne sont pas de dangereux terroristes mais des suspects pauvres, marginalisés et impuissants qui, malheureusement, attirent rarement l’attention des médias et de l’opinion publique, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Des « ennemis » politiques réels ou supposés des autorités qui n’ont jamais tenu une bombe ni une quelconque autre arme, parmi lesquels des défenseurs des droits humains, des membres de l’opposition et des journalistes, sont également souvent victimes de torture. Cela signifie que, certes, la torture continue dans des contextes de lutte antiterroriste, mais que, même dans ces cas-là, elle est utilisée la plupart du temps comme un moyen de déshumaniser les ennemis – la réalité ne ressemble pas à 24 heures chrono ou Zero Dark Thirty. Dans le monde entier, la plupart des victimes sont torturées non pas parce qu’elles sont des terroristes mais parce qu’elles sont pauvres, ou différentes, ou osent ne pas être d’accord avec le gouvernement. Quels que soient les motivations, l’identité de la personne visée et les faits qui lui sont reprochés, la torture et les autres mauvais traitements sont absolument interdits et jamais justifiés.
« La torture est le seul moyen d’obtenir des informations rapidement »
La torture est un moyen primitif et brutal d’obtenir des informations. Les États disposent d’un vaste éventail de méthodes pour recueillir des informations sur des infractions – tant passées que planifiées – sans perdre leur humanité. En particulier, les techniques d’interrogatoire humaines ont montré leur efficacité pour obtenir des informations sur des faits délictueux sans entraîner des conséquences personnelles, sociétales et juridiques désastreuses.
« Certaines formes de torture ne sont pas si graves »
Il n’existe pas plusieurs degrés de torture. La torture se définit d’un point de vue juridique comme tout acte par lequel une douleur ou une souffrance physique ou mentale intense est infligée intentionnellement à une personne pour la punir ou obtenir des informations. Aucune torture n’est « légère ». Toutes les formes de torture sont abjectes et illégales – y compris les décharges électriques, les coups, les viols, les humiliations, les simulacres d’exécution, les brûlures, les privations de sommeil, les simulacres de noyade, les postures contorsionnées imposées pendant de longues heures et l’utilisation de tenailles, de drogues ou de chiens. Malheureusement, toutes ces méthodes sont couramment employées dans le monde.
« Dans certaines circonstances, elle sert un intérêt supérieur »
Non. La torture n’est jamais légale ni acceptable. Les pays qui, actuellement, ne la punissent pas par la loi violent les normes internationalement reconnues. En termes juridiques, l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements est intangible, c’est-à-dire qu’elle ne peut souffrir aucune dérogation, même dans des circonstances exceptionnelles. Cette interdiction a atteint un tel degré de consensus international qu’elle est devenue une règle du droit international coutumier, qui est contraignant même pour les États qui ne sont pas parties aux traités relatifs aux droits humains. Cependant, de nombreux États continuent aujourd’hui de torturer pour de multiples raisons, principalement parce qu’ils tirent profit de la torture – ou croient le faire – et que les responsables présumés sont rarement traduits en justice. Il reste beaucoup à faire pour mettre fin à cette pratique abjecte. Seuls quelques-uns des pires gouvernements utilisent la torture Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore.
« Seuls quelques-uns des pires gouvernements utilisent la torture »
Au cours de ces cinq dernières années, Amnesty International a signalé des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays de toutes les régions du monde. Si dans certains de ces pays l’utilisation de la torture peut être exceptionnelle, dans d’autres elle est généralisée, et même un seul cas de torture ou d’autres mauvais traitements est inacceptable. Les éléments recueillis par Amnesty International et ses recherches mondiales, confortés par plus de 50 ans d’expérience de la collecte de données et du travail de campagne contre cette violation des droits humains, montrent que la torture prospère encore.
La torture ne fournit pas de renseignements fiables
Les personnes soumises à la torture peuvent être amenées à donner de fausses informations pour mettre fin à leur souffrance. Les preuves montrent que les techniques d'interrogatoire non coercitives et légales sont beaucoup plus efficaces pour obtenir des informations fiables.
Développement :
Voici quelques raisons pour lesquelles la torture ne fournit pas de renseignements fiables :
- Confessions fausses ou fabriquées : Les personnes soumises à la torture peuvent dire n'importe quoi pour mettre fin à leur souffrance. Elles peuvent donner de fausses informations, faire de fausses confessions ou inventer des histoires afin de faire cesser leur supplice.
- Altération de la mémoire : La torture peut causer des traumatismes physiques et psychologiques graves, qui peuvent altérer la mémoire des individus. Les victimes peuvent oublier des informations pertinentes ou les confondre avec d'autres souvenirs.
- Effet dissuasif sur la coopération : La torture crée un climat de peur et de méfiance, dissuadant les individus de coopérer pleinement avec les enquêteurs. Les personnes soumises à la torture peuvent se replier sur elles-mêmes, refusant de partager des informations utiles par crainte de représailles.
- Fourniture de fausses informations par les tortionnaires : Les tortionnaires peuvent intentionnellement donner de fausses informations ou manipuler les victimes dans le but de servir leurs propres intérêts ou de promouvoir une certaine agenda.
- Perte de crédibilité des enquêtes : L'utilisation de la torture discrédite les enquêtes et les résultats obtenus. Les tribunaux et les organismes chargés de faire respecter la loi accordent peu de crédibilité aux informations obtenues sous la torture, ce qui compromet la justice et l'obtention de preuves solides.
La torture ne sert pas la justice
La torture est contraire aux principes fondamentaux de l'État de droit et des droits de l'homme. Elle nie le droit à un procès équitable et à la présomption d'innocence. Les systèmes judiciaires doivent s'appuyer sur des preuves légitimes, collectées de manière légale et éthique.
Développement :
Voici pourquoi la torture est incompatible avec la recherche de la justice :
- Violation des droits de l'homme : La torture est une violation flagrante des droits de l'homme et de la dignité humaine. Toute personne a le droit d'être traitée avec respect, équité et sans subir de traitement cruel, inhumain ou dégradant, quelles que soient les circonstances.
- Erreur judiciaire et fausses accusations : Les informations obtenues sous la torture sont souvent peu fiables et peuvent conduire à des erreurs judiciaires. Les personnes innocentes peuvent être accusées à tort, tandis que les vrais coupables peuvent échapper à la justice. La torture compromet ainsi l'intégrité du système judiciaire.
- Présomption d'innocence : La torture viole le principe de la présomption d'innocence. Toute personne est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire, et il incombe à l'accusation de prouver sa culpabilité de manière légale et équitable, sans recourir à des méthodes inhumaines.
- Perte de crédibilité des preuves : Les preuves obtenues sous la torture ne sont généralement pas considérées comme crédibles devant les tribunaux et les instances judiciaires. Les méthodes légales et éthiques d'enquête sont nécessaires pour obtenir des preuves solides et convaincantes.
- Effets psychologiques et physiques à long terme : La torture a des conséquences psychologiques et physiques graves sur les victimes. Les traumatismes infligés peuvent laisser des séquelles à vie, affectant la santé mentale et physique des individus. Cela contrevient au principe de réhabilitation et de réintégration dans la société.
La torture ne doit pas être justifiée par des circonstances exceptionnelles
Aucune situation, qu'il s'agisse de conflits, de sécurité nationale ou de tout autre contexte, ne justifie l'utilisation de la torture. Les droits de l'homme sont universels et inaliénables, et ils ne doivent pas être violés, même en cas de crise.
Développement :
- Principe de l'universalité des droits de l'homme : Les droits de l'homme sont universels, inaliénables et indivisibles. Ils s'appliquent à tous les individus, en tout temps et en toutes circonstances. Aucune situation ne peut justifier une violation délibérée et systématique de ces droits fondamentaux.
- Interdiction internationale de la torture : La torture est strictement interdite par le droit international, y compris la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants adoptée par les Nations Unies en 1984. Les États sont tenus de respecter cette interdiction, même en cas de circonstances exceptionnelles.
- Inefficacité de la torture : Outre sa nature inhumaine et illégale, la torture est inefficace pour obtenir des renseignements fiables. Les informations obtenues sous la contrainte sont souvent peu fiables, car les victimes sont prêtes à dire n'importe quoi pour mettre fin à leur souffrance. Des méthodes d'interrogatoire légales et non coercitives sont plus efficaces pour obtenir des informations précises et crédibles.
- Préservation de l'État de droit : Le respect des droits de l'homme, y compris l'interdiction de la torture, est essentiel pour préserver l'État de droit. La torture sape les fondements mêmes d'une société juste et équitable en favorisant l'impunité, la violence et l'arbitraire.
- Réputation et crédibilité internationale : Les pays qui tolèrent ou pratiquent la torture risquent de voir leur réputation internationale ternie. La communauté internationale condamne fermement la torture et les pays qui y ont recours peuvent faire face à des sanctions, des boycotts ou des restrictions diplomatiques.
La torture cause des dommages durables
Les effets physiques et psychologiques de la torture peuvent être dévastateurs et à long terme. Les survivants de la torture souffrent souvent de troubles post-traumatiques, de dépression, d'anxiété et d'autres séquelles traumatiques. La réhabilitation des victimes de la torture est essentielle pour leur permettre de se reconstruire et de retrouver leur dignité.
Développement:
Voici quelques points importants pour comprendre les conséquences à long terme de la torture :
- Traumatisme physique : La torture implique souvent des actes de violence physique extrême, tels que des passages à tabac, des brûlures, des électrocutions, des mutilations, etc. Ces actes peuvent causer des blessures graves, des handicaps permanents et des problèmes de santé chroniques.
- Séquelles psychologiques : Les survivants de la torture souffrent souvent de troubles post-traumatiques, de dépression, d'anxiété, de cauchemars, de flashbacks et d'autres problèmes de santé mentale. Les conséquences psychologiques peuvent persister pendant des années, voire toute une vie, et avoir un impact significatif sur le bien-être et la qualité de vie des victimes.
- Stigmatisation et isolement social : Les personnes ayant survécu à la torture peuvent être stigmatisées et exclues de la société en raison des séquelles physiques et psychologiques qu'elles portent. Elles peuvent faire face à la discrimination, au rejet et à l'isolement social, ce qui complique leur processus de guérison et de réintégration.
- Impact sur les relations interpersonnelles : Les effets de la torture peuvent également se répercuter sur les relations interpersonnelles des survivants. Les traumatismes vécus peuvent altérer la confiance, la capacité à établir des liens affectifs et la participation dans les relations familiales, amicales et amoureuses.
- Nécessité de réhabilitation : La réhabilitation des victimes de la torture est essentielle pour leur permettre de se reconstruire et de retrouver une vie satisfaisante. Cela inclut des soins médicaux appropriés, un soutien psychologique, un accès à la justice, des services de réadaptation et de réintégration sociale, ainsi que des mesures de réparation et de justice transitionnelle.
La torture laisse des cicatrices profondes, tant physiques qu'émotionnelles, qui peuvent prendre du temps à guérir. Il est crucial de reconnaître la gravité de ces dommages durables et de soutenir les survivants dans leur chemin vers la guérison, la justice et la reconstruction de leur vie.
La torture est une violation des droits humains
Tous les êtres humains ont le droit d'être traités avec dignité et de ne pas être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. La torture est une atteinte fondamentale à ces droits et ne peut jamais être justifiée.
Il est de notre devoir de condamner et de rejeter fermement la torture, ainsi que de promouvoir la prévention, la sensibilisation et la protection des droits de l'homme. En défendant les droits fondamentaux de chaque individu, nous contribuons à la construction d'un monde plus juste et humain.
Développement:
La torture viole les principes fondamentaux de dignité, d'intégrité physique et mentale, de liberté et de justice. Voici pourquoi la torture est considérée comme une grave violation des droits humains :
- Droit à la dignité : Tous les êtres humains ont droit à la dignité intrinsèque et à être traités avec respect. La torture porte atteinte à cette dignité en infligeant délibérément des souffrances physiques et psychologiques extrêmes.
- Interdiction absolue : La torture est interdite en vertu du droit international des droits de l'homme. La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations Unies interdit clairement la torture, et de nombreux autres instruments internationaux et régionaux condamnent également cette pratique.
- Droit à l'intégrité physique et mentale : Chaque individu a le droit fondamental à l'intégrité de son corps et à la protection contre les traitements cruels, inhumains ou dégradants. La torture porte atteinte à cette intégrité physique et mentale, causant des blessures graves et des traumatismes durables.
- Droit à un procès équitable : La torture contrevient au droit à un procès équitable et à la présomption d'innocence. Toute personne accusée d'une infraction a le droit d'être jugée de manière impartiale et de ne pas être soumise à la torture pour obtenir des aveux ou des informations.
- Droit à la liberté et à la sécurité : La torture vise souvent à punir, intimider ou terroriser les individus, restreignant ainsi leur droit à la liberté et à la sécurité. Elle est utilisée comme un moyen de contrôle et de domination, sapant les droits fondamentaux des personnes concernées.